Focus sur la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT)

1 Déc 2021Focus prévention

Apparu au début des années 70, le concept de Qualité de Vie au Travail (QVT) a évolué vers la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT). Souvent associée à la santé psychologique au travail ou au bien-être au travail, la QVCT s’impose plus que jamais comme un pilier fondamental de la santé au travail et de la performance des entreprises.

Réaffirmer la priorité de la QVT par la QVCT

Selon l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013, la perception de la qualité de vie est déterminée par « les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail et leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci ».

En ajoutant à la QVT la notion de « Conditions », l’objectif reste le même, mais permet de consacrer définitivement la notion des conditions de travail pour agir concrètement et innover. Elles donneront aussi plus de poids pour mettre fin à des projets jugés trop superficiels parfois trop éloignés des enjeux réels d’organisation du travail.

En effet, quand on parle de qualité de vie et conditions de travail, on ne parle pas que de la mise en place de « yoga », « babyfoot » etc. mais bien de pratiques managériales, maintien dans l’emploi, évolutions professionnelles, transformations et conduite du changement… Autant de sujets incontournables pour pouvoir parler de QVCT désormais et consacrer pleinement :

  • L’articulation renouvelée entre qualité de vie au travail et santé au travail
  • L’importance d’une proximité des salariés avec la gouvernance et la stratégie d’entreprise

Préserver les Risques Psychosociaux (RPS) : un incontournable de la QVCT

Si l’on doit son développement à nos voisins nord-américains et anglo-saxons, la Commission Européenne s’est emparée de la question des risques psychosociaux dès le début des années 2000. Selon la définition du Ministère du Travail, « les risques psychosociaux sont des risques professionnels d’origine et de nature variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés et ont, par conséquent, un impact sur le bon fonctionnement des entreprises ».

L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) par le biais du rapport Gollac identifie les facteurs de RPS comme multiples : intensité et complexité du travail, horaires difficiles, manque d’autonomie, rapports sociaux au travail dégradés…  Ces facteurs de risques, lorsqu’il ne sont pas régulés par des facteurs de ressources (soutien social, clarté dans les consignes, éthique professionnel respecté, sécurité économique) peuvent amener à l’émergence de troubles tels que le stress, l’épuisement professionnel (burn out), les violences internes (harcèlement moral, harcèlement sexuel, etc.) et externes (contact avec un public à risque, violences, etc.). Lorsque l’on travaille sur la prévention des RPS, l’idée est de favoriser une démarche collective afin de répondre aux enjeux de préservation de la motivation des salariés et de fait, de leur implication sur le long terme dans leur entreprise.

Toute démarche de QVCT intègre donc ces notions d’identification, d’étude et de prévention des RPS. Idéalement, ces étapes doivent anticiper la survenue des risques pour être le plus souvent possible en prévention primaire. La seule différence est que la prévention des RPS s’inscrit dans un cadre juridique (l’obligation d’évaluer les risques professionnels), ce qui n’est pas le cas de la QVCT.

Finalement, travailler sur la prévention des RPS contribue à la QVCT mais la QVCT n’est pas l’assurance d’avoir respecté les contraintes légales de réduction des RPS… pourtant, ce sont deux sujets parfaitement complémentaires !

Performance en entreprise et QVCT

Favoriser la performance au travail avec la QVCT

Les conséquences individuelles des troubles psychosociaux sont nombreuses (perte de motivation, absentéisme…) et nuisent particulièrement à la performance au travail. Selon le réseau ANACT-ARACT : « la performance au travail désigne la capacité d’une entreprise à mobiliser adéquatement les ressources individuelles et collectives à sa disposition pour accomplir ses objectifs ».

Ainsi, la réussite de l’entreprise se retrouve conditionnée à la qualité de vie, mais aussi aux conditions de travail de ses salariés.

Organiser sa démarche QVCT

Avec l’Accord National Interprofessionnel (ANI) de 2013, l’amélioration de la QVT (désormais QVCT) est affirmée comme « levier de santé, de maintien en emploi des travailleurs et de performances économiques et sociales de l’entreprise ».

L’objectif reste toujours celui de l’amélioration des conditions de travail en même temps que les performances de l’entreprise. À ce titre, la mise en place d’une démarche QVCT prend du temps et nécessite l’implication de tous les acteurs de l’entreprise.

 

Actu QVCT - 4 étapes
Crédit ANACT

Les thématiques abordées sont variées : égalité professionnelle homme/femme, facilitation de la vie professionnelle et personnelle grâce à l’articulation adaptée du temps, promotion de gestion des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) dans le respect de la vie privée des salariés, accompagnement des équipes de direction et du management pour favoriser les échanges sur le travail

L’AISMT13, un appui expert pour la QVCT

Au quotidien, l’AISMT13 propose son soutien aux entreprises afin de déployer son expertise et de mettre en œuvre des propositions d’appui en tant que service de santé au travail. Pour accompagner ces démarches, il est recommandé de constituer un comité de pilotage composé idéalement des membres de la direction et des instances représentatives du personnel, du médecin du travail et de collaborateurs représentant les différents métiers existants dans l’entreprise. En ce sens, le comité prend en main la démarche dès le début pour bien l’appréhender puis lors de la restitution et tout au long pour améliorer en continu les conditions de travail et suivre la mise en œuvre à travers des actions concrètes.

Les psychologues peuvent donc être sollicités pour des interventions en 3 temps :

  1. Analyse de l’activité : comprendre les enjeux et les contraintes ;
  2. Aide au Diagnostic des situations problèmes et des situations ressources : animer les rencontres avec les collaborateurs pour mieux comprendre les vécus professionnels ;
  3. Construction participative de solutions d’améliorations : synthétiser les éléments préalables et faire émerger des pistes d’amélioration des conditions de travail. En fonction des résultats, l’idée est de définir les priorités à mettre en œuvre avec le comité de pilotage en termes d’actions de prévention.

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