La Cellule Prévention de la Désinsertion Professionnelle, un partenaire pour les employeurs et leurs salariés

2 Mai 2024Focus prévention

Vieillissement de la population active, allongement des carrières, augmentation des maladies chroniques, accidents de la vie… autant de situations pouvant conduire à un risque de désinsertion professionnelle. Les entreprises, de plus en plus confrontées à cet enjeu sociétal, n’ont cependant pas toujours les outils pour maintenir leurs salariés en emploi et les soutenir dans leur parcours professionnel. C’est pour les accompagner qu’intervient la Cellule Prévention de la Désinsertion Professionnelle, réel partenaire pour les employeurs et leurs salariés. Découvrez le témoignage croisé d’un employeur et de l’équipe de la CPDP. 

Qu’est-ce que la CPDP ?

Créée en 2020, la Cellule Prévention de la Désinsertion Professionnelle (CPDP) de l’AISMT13 apporte une offre complémentaire au médecin du travail pour accompagner les entreprises dans leur stratégie globale de prévention de la désinsertion professionnelle et le maintien en emploi de leurs salariés.

Objectif : anticiper la perte d’une activité professionnelle pour des raisons de santé. Pour cela, une équipe pluridisciplinaire soutient entreprises et salariés.

Elle est coordonnée par le Dr Laurence Martinez, médecin du travail, et composée de plusieurs experts : chargé de maintien en emploi, chargé de missions ergonomiques, assistante sociale, psychologue du travail et assistante de direction.

La Cellule intervient à la demande du médecin du travail, des entreprises adhérentes ou des salariés et s’adapte aux situations rencontrées.

La CPDP, soutien des entreprises : témoignage croisé

Nous avons recueilli les témoignages de Capucine Micouleau, DRH du Groupe Gaches Chimie, Alexis Arnal, Directeur opérationnel, ainsi que celui du Dr Martinez. Découvrez comment la CPDP soutient cette entreprise pour maintenir leurs salariés en emploi.

Gaches Chimie, adhérente à l’AISMT13 depuis plusieurs années pour son site de Vitrolles, a collaboré avec la CPDP pour la première fois, concernant le risque d’inaptitude avéré d’une salariée suite à un accident de la voie publique.

Les séquelles de l’accident ont rendu incompatible un retour sur son poste initial avec son état de santé. La CPDP l’a alors accompagné vers une solution de reclassement externe sur un poste administratif.

« L’entreprise était particulièrement inquiète face au risque d’accident »

Suite à cela, l’entreprise a sollicité la cellule concernant d’autres situations de salariés en difficulté. L’un d’entre eux avait été embauché il y a 20 ans avec une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé). L’aggravation de son état de santé, entraînant une perte de mobilité, ne permettait plus le maintien à son poste de travail.

L’entreprise était particulièrement inquiète face au risque d’accident dans un environnement dangereux. L’analyse de la situation réalisée avec l’employeur et le responsable d’équipe a permis de cerner son impact, à la fois sur l’équipe et sur le fonctionnement du service. Ensemble, ils ont ainsi envisagé les modalités d’intervention de l’équipe de la CPDP.

Visite médicale, analyse de la situation avec le salarié, étude ergonomique avec des solutions d’aménagement n’ont pas permis un maintien en poste, le risque chimique augmentant significativement le risque d’accident en raison du handicap.

« Accompagner le salarié dans l’acceptation et la compréhension »

Afin de réaliser des taches plus administratives, l’entreprise lui a confié une mission de contrôle qualité. Cependant, il rencontrait des difficultés cognitives. À la demande de la CPDP, un bilan neuropsychologique a été réalisé avec un partenaire spécialisé. Compte-tenu des exigences qualité de l’entreprise cliente, le bilan a confirmé que ces troubles empêchaient le reclassement du salarié sur ce poste administratif.

Cette étape a également permis d’accompagner le salarié dans l’acceptation et la compréhension de ces troubles cognitifs débutants. Une rééducation a été engagée pour l’aider à mieux gérer ses difficultés et mettre en place des techniques compensatoires.

Après avoir exploré toutes les possibilités de maintien en entreprise, il était nécessaire de réfléchir à une reconversion professionnelle externe à la société. Le salarié a alors été accompagné pour constituer une demande d’orientation auprès de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) vers un dispositif spécialisé. Ce dernier a permis d’orienter le projet professionnel vers un poste compatible avec son handicap, au sein d’une entreprise adaptée.

 Gâches Chimie raconte :

« Il y a eu une réelle prise en compte du contexte de l’entreprise, et en même temps du handicap de la personne et de ses difficultés. La Cellule Prévention de la Désinsertion Professionnelle nous a permis de trouver la meilleure solution pour le salarié. »

« Les managers ont bénéficié d’une sensibilisation afin de les aider à comprendre le principe de la PDP »

La cellule a poursuivi sa collaboration avec l’entreprise Gaches Chimie pour un suivi global de la gestion du risque de désinsertion professionnelle.

Les managers ont bénéficié d’une sensibilisation pour :
– Comprendre le principe de la PDP ;
– Repérer précocement un salarié à risque de désinsertion professionnelle ;
– Apprendre à utiliser des outils tels que le rendez-vous de liaison, la visite à la demande, la visite de pré-reprise…

Gâches Chimie explique :

« Pour nous, la prévention est primordiale. Favoriser le maintien en emploi, comme à Vitrolles, est une initiative que nous déployons sur l’ensemble de nos sites d’activité. La cellule nous a permis de coordonner les actions nécessaires et d’être mieux formés face à ces situations. Nous nous sommes vraiment sentis soutenus en tant qu’employeur. »

En 2023, la Cellule Prévention de la Désinsertion professionnelle a clôturé 437 dossiers.

C’est autant de salariés qui ont pu être accompagnés vers les solutions les plus adaptées pour leur avenir professionnel et leurs entreprises.

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