Travailler et bien vieillir : c’est possible !

Le corps des salariés est inévitablement affecté par les effets cumulés du vieillissement et des années de travail.
L’allongement des carrières va donc obliger les entreprises à adapter davantage les conditions de travail de leurs salariés seniors, pour assurer leur bien-être et leur maintien en emploi.

En prévenant l’usure professionnelle et en anticipant les fins de carrière, les entreprises préservent l’expérience, les connaissances et la transmission du savoir-faire des séniors… De réels atouts pour l’entreprise !

Retrouvez plus d’informations et de conseils dans cet article pour que chacun puisse bien vieillir au travail et ainsi assurer sa santé et sa sécurité.

Pourquoi est-ce une préoccupation actuelle ?

La réponse en chiffres

La question du « bien vieillir au travail » est aujourd’hui centrale car la France est un pays vieillissant. Sa population active atteindra son pic de vieillissement en 2025. Les personnes âgées de 50 à 64 ans représenteront 35% des travailleurs (source : INSEE). Cela s’explique notamment par le recul de l’âge de départ à la retraite, suivant l’allongement de l’espérance de vie.

Pourtant, le taux d’emploi de cette tranche d’âge est en dessous de la moyenne de l’Union Européenne avec 56,9% des 50-64 ans en poste. Aussi, nombreux sont ceux qui travaillent à temps partiel.

Pourquoi le taux d‘emploi des 50-64 ans est-il bas ?

Déjà, car plus les salariés vieillissent, plus l’accès à l’emploi est difficile. En effet, après 50 ans, on peut observer davantage de discrimination à l’embauche dû à l’âge et aux préjugés qui l’entourent.

Les seniors restent au chômage plus longtemps que les plus jeunes, ce qui peut les rendre réticents à quitter leur emploi, même lorsque celui-ci ne leur convient plus, notamment sur le plan physique.

De plus, au fur et à mesure de la vie, les problèmes de santé augmentent, et le travail peut y contribuer si les conditions ne sont pas favorables. En effet, certaines conditions de travail exposent les salariés à des risques pour leur santé : port de charges, risque chimique, horaires atypiques, ambiances thermiques extrêmes… Les conséquences sont alors inévitables : troubles musculo-squelettiques, maladies professionnelles, épuisement, etc. Cela empêche ces salariés de continuer à travailler « comme avant ».

Impact négatif ou positif de l’âge sur le travail ?

Stress, horaires à rallonge, travail physique… les capacités de récupération ne sont plus les mêmes à 60 ans. Et pour cause, le vieillissement a des effets directs : baisse de la force musculaire, de la vue et de l’audition, perte de la qualité du sommeil, douleur aux articulations… La productivité du salarié peut alors être impactée négativement.

Et pourtant, les seniors apportent de vrais avantages pour les entreprises ! Leur expérience acquise tout au long de leur vie professionnelle à travers différents postes et cultures d’entreprises leur permet de transmettre leur savoir aux autres.

Les départs à la retraite, ou pour inaptitude dus à l’état de santé des actifs plus âgés, créent des vides de savoir pour les entreprises. Or, de mauvaises conditions de travail vont accélérer la dégradation des capacités, notamment physiques.

S’adapter pour permettre le maintien en emploi : passons à l’action !

Les seniors sont irremplaçables. Alors comment les accompagner pour leur permettre de bien vieillir au travail ?

Des pistes de mesures pour les entreprises

Le dialogue est primordial pour connaître et prendre en compte les besoins des seniors au travail. Afin qu’un dialogue social et professionnel puisse être instauré, il est nécessaire que certains acteurs soient formés à la question du vieillissement au travail : managers, membres des CSE…

Un partenaire idéal de maintien dans l’emploi : la Cellule Prévention de la Désinsertion Professionnelle (CPDP)

Une équipe pluridisciplinaire accompagne salariés et employeurs pour prévenir la désinsertion professionnelle : médecin du travail, infirmier, intervenant et technicien en santé au travail…
Il est important d’évaluer les conditions de travail, mais également d’agir sur les parcours professionnels : changement de poste, formation, reconversion…

Enfin, nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement, mais une bonne hygiène de vie peut permettre de faire reculer ses effets sur la santé.

Anticiper l’usure professionnelle : ça se joue dès le début

D’après l’Anact, l’usure professionnelle est un phénomène d’altération de la santé dû au travail qui se traduit par une accélération du processus de vieillissement. Elle n’apparaît pas du jour au lendemain, mais bien au fur et à mesure du temps qui passe. Il est donc nécessaire de la prévenir tout au long de la carrière du salarié. Et, si le maintien en emploi est important, l’un des principaux enjeux est bien d’atteindre la retraite en bonne santé physique et mentale.

De bonnes conditions de travail sur le long terme, cumulées à une hygiène de vie saine, participent au ralentissement de l’usure professionnelle. Les mesures présentées ci-dessus ne concernent donc pas uniquement les seniors. 

Enfin, avec l’alimentation et l’activité physique, le sommeil est un pilier très important. Pour comprendre les effets du sommeil sur la santé et le travail, découvrez notre article « Mieux dormir pour s’épanouir au travail ».

Et après ? La visite post-exposition

Réservée aux travailleurs ayant été exposés à des facteurs de risques professionnels bien précis (amiante, rayonnement), et se trouvant en fin de carrière, cette visite médicale permet d’effectuer une transition du suivi individuel de l’état de santé du travailleur entre sa période d’activité et sa retraite.

Zoom sur la visite post-exposition dans notre article dédié.

Travailler et bien vieillir, c’est donc possible… en anticipant l’usure professionnelle et en adaptant les conditions de travail ! Les équipes pluridisciplinaires de l’AISMT13 accompagnent les salariés et aident les employeurs à créer un environnement de travail favorable à tous les âges.